Une entreprise française, dont le nom n’a pas été révélé, utilisait des Keyloggers pour espionner ses salariés : il s’agit de logiciels espions qui permettent d’enregistrer les mots frappés sur les claviers d’ordinateur. La CNIL l’a rappelée à l’ordre.
Des logiciels espions sont téléchargeables gratuitement sur internet : c’est le cas des Keyloggers, des sortes de mouchards qui, comme leur nom l’indique, mémorisent tous les mots tapés à partir des touches d’un clavier d’ordinateur. Bien évidemment, l’utilisateur n’est pas au courant d’être ainsi « fliqué » par un dispositif ainsi capable de restituer l’historique de ses saisies, et même de sa navigation puisque certains keyloggers enregistrent les URL visitées, quand d’autres supervisent l’ouverture de fichiers ou de courriels !
Atteinte à la vie privée des salariés
Plusieurs salariés en poste dans une même entreprise, se sachant victimes de tels logiciels, ont déposé des plaintes, lesquelles ont, après vérification, conduit la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) à adresser une « mise en demeure » à l’employeur, considérant que l’utilisation de ces outils « portent une atteinte excessive à la vie privée des salariés concernés ».
D’autant plus que les keyloggers sont parfois utilisés par des « pirates » pour récupérer les mots de passe et autres combinaisons saisies par les internautes pour ouvrir, par exemple leur boîte mail, ou, pire, leur compte bancaire !
Surveillance permanente
Dans un communiqué, la CNIL, qui veille rappelons-le à ce que le matériel informatique ne porte pas atteinte à la vie privée ou aux libertés individuelles de leurs utilisateurs, souligne que « ce type d’outil ne peut pas être utilisé dans un contexte professionnel, à l’exception de forts impératifs de sécurité ».
Les enregistreurs de frappe « conduisent celui qui les utilise à pouvoir exercer une surveillance constante et permanente sur l’activité professionnelle des salariés concernés mais aussi sur leur activité personnelle résiduelle effectuée à partir du poste informatique » ajoute la Commission.