La Cour des Comptes propose plusieurs pistes pour enrayer la hausse continue des tarifs aux péages d’autoroute.
En France les autoroutes sont concédées par l’Etat à des sociétés privées qui se trouvent souvent en lien avec de grands groupes de BTP. Les automobilistes circulent ainsi sur des réseaux exploités, en fonction de la localisation des tronçons, par Cofiroute, SAPN (Société des autoroutes Paris-Normandie), ASF (Autoroutes du Sud de la France), APRR (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône) ou Escota (Autoroutes Esterel-Côte d’Azur).
Ce sont ces concessionnaires qui arrêtent les tarifs aux péages, mais l’Etat qui donne son aval en dernière main. En réalité, les choses seraient plus complexes : le rapport de force se serait progressivement inversé ces dernières années au profit des grandes sociétés privées, lesquelles ont régulièrement augmenté leurs prix à un rythme supérieur à l’inflation (+2% par an entre 2009 et 2012) encaissant au passage de profit global de 7,6 milliards d’euros.
La multiplication des télépéages sans arrêt
Des hausses qu’elles justifient, comme les grands opérateurs d’énergie, par des investissements de plus en plus lourds sur l’ensemble du réseau. Or, pour les Sages, cet argument est parfois contestable, certains des chantiers opérés sur les routes n’apportant pas une réelle amélioration de l’offre de service pour les usagers (pour info, l’autoroute réputée comme étant la plus chère de France est l’A65 qui traverse la Gascogne entre Langon et Pau, soit 21,60 € pour 150 kilomètres).
Les Sages citent notamment en exemple la multiplication des « télépéages sans arrêt » qui déboucheront, selon eux, à une « hausse continue des tarifs ».
Dans leur rapport commandé par la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, ils préconisent la mise en place d’un système de plafonnement des tarifs et demande à l’Etat de reprendre l’avantage dans la procédure de négociation avec les grands concessionnaires.