Pourquoi les entreprises boudent le « Made in France »

Selon une étude conjointe menée par HEC et le cabinet AgileBuyer, seules 13% des entreprises ont l’intention de se fournir en produits Made In France. C’est 5 points de moins par rapport à 2013.

A peine sorti des fonts baptismaux, le « Made in France », cher au ministre de l’Industrie Arnaud Montebourg, est-il déjà en voie d’extinction ? Oui s’il on se réfère aux résultats d’une étude menée par HEC et le cabinet AgileBuyer : si les consommateurs semblent réceptifs à la notion du Made in France, les entreprises ne semblent, elles, guère disposées à sacrifier leur compétitivité à cette tendance qui, soit dit en passant, n’en est pas encore vraiment une. Seules 13% des entreprises interrogées disent avoir l’intention de se fournir en produits français en 2014. C’est moins que l’an passé (18%).

Les télécoms déconnectés du Made in France

Pourquoi un tel désintérêt ? Il est évident que la crise pèse lourd sur la fibre patriotique des entreprises plus enclines à réduire leurs coûts qu’à flatter l’égo tricolore. Or, le « made in France » a toujours la réputation d’être plus cher que n’importe quel autre produit importé d’Asie ou d’Amérique du Sud. C’est notamment le cas dans l’industrie manufacturière exposée, plus que tout autre secteur, aux affres de la concurrence internationale.
L’hôtellerie-restauration serait la moins réfractaire (44%). A l’inverse, la filière agroalimentaire et les télécoms ont clairement fait leurs choix : seuls 4% s’équiperont avec des produits fabriqués en France.
En période de crise, le prix continue donc de primer sur l’image.

Mais ce n’est probablement pas la seule explication. Malgré les gages de qualité et de proximité qu’il véhicule, le « Made in France » se heurte, selon l’étude AgileBuyer, à une série de barrières psychologiques qui traduisent un « mal profond » des entreprises françaises, complexées par leur manque de compétitivié et leur mauvaise réputation, symboles, selon elles, d’un pays en déclin.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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