Sur M6, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron s’est engagé à faire baisser les prix des péages d’autoroutes « là où ça sera possible ». Faut-il le croire ?
Entre 2005 et 2012, le chiffre d’affaires des concessionnaires d’autoroutes a augmenté de 37,4%. Dans un rapport publié en septembre dernier, l’Autorité de la Concurrence avait pointé du doigt « une rentabilité exceptionnelle, largement déconnectée de leurs coûts et disproportionnée par rapport au risque de leur activité ». Pour faire bref, les automobilistes payent toujours plus cher un ticket qui ne reflète pas la réalité d’un marché extrêmement juteux et détenu à plus de 90% par des SCA, filiales de grands maîtres d’œuvre, parmi lesquels Eiffage, Vinci ou encore l’espagnol Abertis.
Une autorité de contrôle ?
En cotbore dernier, la ministre de l’Ecologie ségolène Royal, qui cherchait un moyen de compenser l’abandon de l’écotaxe, avait proposé de ponctionner ces profeits et de baisser le prix de la redevance autoroutière de 10%, quitte à instaurer une gratuité les week-ends. Gentiment, Matignon l’avait envoyée sur les roses.
Sur M6, dans l’émission Capital, le ministre de l’Economie a remis le sujet sur la table, et promis de « mettre beaucoup plus de pression sur les sociétés d’autoroutes afin qu’elles réduisent leurs tarifs. « Ce ne sont pas des mots » a assuré Emmanuel Macron, précisant qu’une autorité de régulation sera chargée de ce travail de contrôle. Il s’agirait en fait de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires (Araf), qui intervient déjà sur le marché du train.
Pour info, les tarifs autoroutiers ont progressé de +11% entre 2007 et 2012. Sur un ticket de 10 euros, 30% servent à couvrir les surcoûts liés aux investissements (rénovation, constructions) que les SCA sont, en vertu de leurs engagements contractuels avec l’Etat, en droit de répercuter aux péages. 40% sont absorbées par les taxes et 15% sont reversés dans les dividendes.