La baisse d’attractivité du statut d’auto-entrepreneur a pesé sur les statistiques de la création d’entreprise, en recul de -4,7% en 2015.
La courbe a légèrement rebondi en décembre (+1,3%), mais la tendance annuelle est négative : les français ont créé 525 091 entreprises en 2015, annonce l’Insee dans son dernier bilan. C’est environ 25 000 de moins par rapport à 2014. Cette baisse, évaluée à -4,7%, s’explique essentiellement par la désaffection qui a frappé le statut d’auto-entrepreneur, si attractif et populaire lors de son lancement en 2009. Que s’est-il passé entre-temps ? Sans doute le régime s’est-il banalisé, et a atteint, au bout de cinq ans d’exercice, son rythme de croisière qui s’est traduit, sur le terrain, par une baisse naturelle des adhésions, retour de balancier mécanique après l’euphorie des débuts.
Réforme de l’auto-entrepreneur
Surtout, la réforme entreprise par le gouvernement en 2015 a sans doute pesé sur les vocations. Le nouveau système n’ôtait rien aux avantages originels associés au statut (simplicité administrative et avantages fiscaux, notamment dans la calcul des charges aligné sur le chiffre d’affaires), mais de nouvelles cotisations sont apparues, l’immatriculation est devenu obligatoire, et un stage proposant une formation élémentaire est désormais imposé aux candidats en phase de démarrage.
Résultat : le nombre d’inscription a marqué un fort recul sur l’ensemble de l’année (-21,2%)/ 223 469 auto-entreprises ont été recensées, soit quelque 60 000 de moins par rapport à 2014, année où un certain essoufflement commençait déjà à se faire sentir. Cette désaffection a plutôt profité aux autres formes juridiques, dont l’entreprise individuelle classique (EI, EIRL) qui a progressé de +27% avec 129 000 immatriculations en 2015 (contre 101 000 l’année précédente). 172 000 sociétés ont été créées, un total en hausse relative sur un an (+ 3,8%).
La baisse constatée à l’échelle du dernier trimestre est liée, selon l’Insee, à un recul de l’entrepreneuriat « dans la construction et le commerce ». L’Instit ajoute qu’en « sens inverse, beaucoup plus d’entreprises se créent dans le secteur des transports par rapport aux mêmes mois de l’année précédente ».