Selon une étude conjointe du cabinet AgileBuyer et de l’association des anciens élèves d’HEC, les professionnels des achats en entreprise ne misent pas vraiment sur le « Made in France », concept érigé en principe par le gouvernement pour relancer les entreprises françaises.
Le fameux « Made in France », lancé par François Bayrou pendant la campagne électorale, et récupérée par le gouvernement socialiste, n’est-il que poudre aux yeux ? En période de crise, oui, à en croire les résultats d’une étude réalisée par le cabinet AgileBuyer et l’association des anciens élèves d’HEC.
Se fournir auprès des pays à bas coût : des contraintes
Clairement, le sondage conduit auprès de 500 entreprises, tous secteurs confondus, révèle que pour 73% des services achats vont prioriser en 2013« la réduction des coûts » afin de s’adapter au « contexte de crise ». Une tendance importante donc (surtout dans l’industrie manufacturière très exposée à la concurrence internationale) mais en baisse de neuf points tout de même par rapport à l’année précédente, ce qui traduirait une perte d’ intérêt relative pour les achats dans les pays à bas coût, probablement à cause des quelques effets pervers induits par ces opérations au long cours (coût de transport élevés, contraintes de change et de maintenance, par exemple).
Le Made in France n’a pas la cote
32% des acheteurs affirment vouloir amplifier leurs parts d’achats auprès des fournisseurs présents dans ces pays, soit 8 points de moins par rapport à 2012.
Pour autant, le Made in France, brandi par le gouvernement comme un remède anti-délocalisation, n’est pas perçu par les entreprises comme une solution alternative : 19% des acheteurs s’y disent sensibilisés dans l’optique d’achats de biens et services.
Selon AgileBuyer et HEC, « le tablier bavarois, le chapeau tyrolien ou le kilt écossais n’ont pas plus de succès » dans les pays concernés « que la marinière », confirmant ainsi que «les objectifs de coûts semblent prendre le dessus sur cette volonté affichée par certains médias ou certains politiques de privilégier les achats en France ».